L’audit énergétique : une obligation stratégique
Depuis le décret BACS (juillet 2020, application obligatoire au 1er janvier 2025 pour les systèmes CVC >290 kW et au 1er janvier 2027 pour ceux >70 kW), les bâtiments tertiaires doivent intégrer un système de pilotage énergétique.
Par ailleurs, le décret tertiaire impose une trajectoire de réduction des consommations :
• -40 % d’ici 2030
• -50 % d’ici 2040
• -60 % d’ici 2050
Un audit énergétique devient donc indispensable pour :
• Évaluer l’état initial des consommations et des systèmes techniques
• Identifier les non-conformités par rapport au décret BACS
• Concevoir un plan d’optimisation technique, économique et réglementaire
Retrouvez toutes les obligations détaillées sur le décret BACS.
Le cadre normatif de l’audit énergétique
L’audit énergétique est encadré par la norme NF EN 16247, qui impose une méthodologie rigoureuse :
• Analyse énergétique approfondie
• Mesures sur site
• Restitution claire des gains et des plans d’actions
Il est également aligné avec la norme EN ISO 52120 sur la performance des systèmes GTB (classe A/B/C).
Les 5 étapes clés d’un audit énergétique expert
Un audit énergétique de haut niveau comprend 5 grandes phases, qui vont bien au-delà d’un simple diagnostic visuel.
1. Analyse patrimoniale et profil énergétique
L’audit débute par la cartographie complète du bâtiment :
• Surfaces, typologies, usages, horaires d’occupation
• Inventaire précis des équipements techniques : CVC, CTA, groupes froid, éclairage, eau chaude sanitaire, GTB existante
Le croisement avec les données de consommation (factures, courbes de charges, relevés compteur) permet d’identifier la répartition réelle des consommations :
• CVC : généralement 50 à 65 % de la facture énergétique d’un bâtiment tertiaire
• Éclairage : 10 à 25 %
• Eau chaude sanitaire : 5 à 10 %
• Consommations spécifiques (bureautique, data…) : 5 à 10 %
Exemple : Un bâtiment de 5 000 m² de bureaux à Paris consomme en moyenne 180 kWh/m²/an. Objectif 2030 : passer à 108 kWh/m²/an.
2. Campagnes de mesures et analyse des dérives
Les audits de qualité s’appuient sur des mesures terrain :
• Analyse des températures, humidité, CO₂, qualité d’air
• Mesures électriques sur les postes énergivores (CVC, éclairage, process)
• Analyse des périodes de dérives : consommations nuit/week-end, pics horaires injustifiés
Une campagne de mesure type dure de 7 à 30 jours, permettant de capturer des cycles complets.
3. Évaluation de la performance des systèmes et de la GTB
L’audit technique consiste à vérifier :
• Rendement des équipements (exemple : une chaudière gaz classique a un rendement de 85 %, une condensation 98 %)
• Qualité de la régulation existante : absente, obsolète ou performante
• Présence d’une GTB :
◦ Classe C : supervision manuelle
◦ Classe B : contrôle partiel
◦ Classe A : automatisation complète conforme au décret BACS
La plupart des bâtiments audités en 2024 sont en classe C ou sans GTB, ce qui ne permet pas de répondre aux exigences du décret BACS.
4. Vérification de la conformité au décret BACS
La grille de contrôle intègre :
• Mesure de la consommation des systèmes CVC (>70 kW) : obligation
• Surveillance de la performance : alertes sur dérives, suivi des consommations
• Pilotage automatique : modulation selon l’occupation et les besoins réels
Sans ces fonctions, le bâtiment est en non-conformité au décret BACS au 1er janvier 2025 (ou 2027 selon la puissance installée).
5. Plan d’actions : optimisation technique, réglementaire et financière
Le livrable de l’audit comprend :
• Solutions immédiates à gains rapides : relamping LED, destratificateurs, réglages
• Investissements structurants : déploiement d’une GTB classe A, remplacement de groupes froid, chaudières, CTA
• Planification sur 1, 3 ou 5 ans selon le ROI et les contraintes opérationnelles
Exemple :
• GTB classe A : économie moyenne de 25 à 35 % sur le poste CVC
• Relamping LED : 50 à 70 % d’économie sur l’éclairage
• Destratificateur : réduction de 15 % sur la consommation chauffage en grand volume
Combien coûte un audit énergétique ?
• Bâtiment de moins de 2 000 m² : 5 000 à 7 500 € HT
• Bâtiment de 2 000 à 10 000 m² : 8 000 à 15 000 € HT
• Site complexe multi-bâtiments : de 15 000 à 35 000 € HT
Rentabilité de l’audit
Le coût de l’audit est rentabilisé si les actions générées permettent des économies durables :
• GTB classe A : ROI de 3 à 5 ans
• Relamping LED : ROI de 1 à 3 ans
• Équilibrage réseaux ou destratificateur : ROI de 2 à 4 ans
Quelles aides financières pour passer à l’action ?
Les financements disponibles sont :
• Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : financement jusqu’à 40 à 70 % de certaines opérations (GTB, relamping, isolation, etc.)
• Aides de l’ADEME et des régions : subventions ponctuelles
• Financements bancaires ou tiers investisseurs : solutions de location longue durée, crédit-bail, tiers financement énergétique
Le courtage en énergie n’est pas un levier de financement. Il permet d’optimiser le choix de votre fournisseur d’électricité ou de gaz, de sécuriser vos prix et de construire une stratégie d’achat. ➝ Découvrez notre service de courtage en énergie.
L’audit, un levier stratégique pour 2025
Un audit énergétique de qualité pour les professionnels du tertiaire, ce n’est pas une simple formalité. C’est un outil stratégique pour :
• Se mettre en conformité avec le décret BACS
• Répondre aux objectifs du décret tertiaire
• Réduire durablement les coûts d’exploitation
• Valoriser le patrimoine immobilier
• Améliorer le confort des occupants et la résilience énergétique face à la volatilité des prix
Les équipes de Green Tech Solutions vous accompagnent sur l’ensemble de cette démarche : de l’audit initial jusqu’à la mise en œuvre des solutions techniques et à la recherche des meilleurs financements.